Couleur du soir
(Catégorie La nature)
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Le soleil disparaît là-bas, Par la colline, il s'en va, Peu à peu, il se retire, Et la vie semble ralentir, |
Ses couleurs frappent la forêt, Peuplée de squelettes décharnés, Ombres noires et solitaires, Oubliées dans le ciel d'hiver. |
Le vent s'est immobilisé, Même le temps s'est arrêté, Plus rien, à l'horizon, ne bouge Ni les taches jaunes, rouges... |
La terre bientôt flamboie Si belle dans un tel émoi. La campagne semble revivre, Et en ces instants, elle vibre. |
Un peintre a perdu sa palette, Il l'a égarée un jour de fête, Elle est dans le ciel maintenant, Mélange osé et flamboyant. |
Le temps reprend son cours. Le vent passe et le ciel s'efface. Les couleurs coulent dans l'oubli, Avalées par l'ombre, la nuit |
Comme des essais oubliés, Il attend d'être nettoyé. Il paraît là, dans sa splendeur, Pour ce soir et pour cette heure. |
Il ne reste qu'une lueur, De ce moment de ce bonheur. A l'horizon, elle disparaît Après avoir si peu existé. |
Le rouge est alors de feu, Il embrase les gris, les bleus. Il prend des reflets de soleil Ou devient plus sombre, vermeil |
Le peintre a trouvé sa palette, Il ne reste rien de la fête. Le gris, le bleu ont disparu, le rouge lui aussi n'est plus |
Le gris lui s'étale partout. Il a suivi un pinceau fou, Se mêle au bleu pâle, au noir, Fait une harmonie pour un soir |
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Le bleu, seigneur de la journée Maintenant déchu, disparaît, Se fond dans le noir doucement. Il est devenu presque blanc. |
CH
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