Sortie
A l’époque nous habitions un pavillon de plein pied, isolé, bordé de bois. Ce logis était le logement de fonction de mon père qui était remis en cause dans son travail de façon injustifiée. Notre prochain point de chute serait le deuxième étage d’un immeuble. Nous ne voulions pas que le nouvel arrivant, Aladin, un chaton tigré de roux ne prenne l’habitude à la liberté. Nous avions commencé l’apprentissage de la promenade en laisse et ne le laissions pas dehors seul.
Ce jour là, Aladin en avait décidé autrement, il avait remarqué la fenêtre de la chambre de mes parents ouverte et y avait tracé son chemin. La fenêtre était en face de la porte, le lit au milieu posé sur le mur perpendiculaire aux deux ouvertures.
Dés que nous avons vu le fugitif, nous nous sommes empressés de la ramener à l’intérieur. Mais déjà têtu, le chaton est retourné dehors aussitôt par le même chemin. Nous le récupérions de l’autre côté pour le ramener à l’intérieur. A chacune de ses tentatives, il était plus rapide, à la fin, il était sorti après deux bonds, le premier pour rentrer dans la chambre directement sur le lit, le deuxième à travers la fenêtre.
Las les premiers, nous avons fermé la fenêtre avant de le rentrer une dernière fois, il fit ces deux bons pour atterrir sur la vitre, il se remit sur le lit pour faire une nouvelle tentative. Nous n’avons pas eu d’autre solution que de le prendre et de le coller sur la vitre pour lui expliquer que l’issue était condamnée.